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RECHERCHES SUR MOLRE.
nir le manchon sont en or. Les « montres d'horloge » sont eii or émaillé ou en argent ciselé ; les quatorze bagues sont ornées de diamants, d'émeraudes et d'opales ; Fune d'elles a pour chaton une tête de nègre en émail. Les objets de piété ne sont pas moins riches : aux chapelets en nacre de perle sont suspendus : « un petit Saint-Esprit d'or où il y a im diamant, » des croix d'or et un reliquaire en cristal ; le bouton du sinet qui sert à marquer les pages du livre d'heures est orné de perles fines ; les petits anneaux d'or donnés par la grand'mère Marie Asselin à sa petite-fille Madeleine Poquelin sont encadrés dans « une bordure de pièces d'or avec petites pertes. » Il n'y a pas jusqu'aux « ustensiles de petit ménage » qui ne soient én argent. Parmi tous ces objets .on aime à voir Marie Cressé conserver avec soin, dans un coffret couvert de tapisserie, le linge qui a servi à ses enfants sur les fonts de baptéme.
nonciation des marchandises existant dans la boutique et en magasin justifie complétement ce qu'a dit M. Bazin de la profession de tapissier exercée par le père de Molière : « Il ne faut qu'avoir vu quelques bris des ameublements de ce temps-là, des tentures qui couvraient les murailles ou qui enveloppaient les lits, pour comprendre que ce n'était pas un bas commerce, une pauvre et mesquine industrie.* » Les titres et papiers constatent des affaires nombreuses et floris­santes qui triplent au moins le capital apporté en mariage par Jean Poquelin et la somme de deux mille livres « en pistoles, écus d'or et douzains, » représente bien la dot de Marie Cressé.
Le beau-père de Jean Poquelin, Louis de Cressé, avait à Saint-Ouen, dans la grande rue de ce village, une belle pro­priété avec cour, étables et jardin ; c'est là que, le dimanche, dans la belle saison, on devait conduire les enfants chez leur grand-re pour respirer un air plus pur que celui du vieux Paris. L'inventaire des objets restés dans la chambre de cette maison occupée par les époux Poquelin prouve qu'on trou­vait là tout ce qui était nécessaire pour passer une nuit ; on
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1. Notes historiques sur la vie de Molière, page 12.